Toute personne souhaitant s’engager plus loin sur le chemin de la spiritualité doit toujours avoir à l’esprit que l’action purificatrice la plus importante est le partage. En Inde, lors des rituels au temple, le ghee constitue toujours une offrande très prisée, comme il est considéré en tant que cadeau de choix fait aux proches. Ainsi, la création de l’association DAR ZOUHOUR, dédiée aux femmes et aux enfants déshérités au Maroc, s’est accompagnée de l’idée de commercialiser un produit emblématique du don et de la solidarité afin de contribuer à son financement. Cette action s’inscrit dans le droit fil de mon engagement personnel depuis mes débuts en tant que praticienne ayurvédique.
Ihsane Mouglalis - ayurvedanantes
 
C'est en collaboration que nous avons imaginé une lampe à ghee au bénéfice de DAR ZOUHOUR. Celle-ci est façonnée en argile locale extraite sur les bords de Loire, au Fuilet. Elle est recouverte de cendres végétales de frêne, l’arbre aux « fruits ailés » dont les feuilles sont utilisées dans la préparation d’une tisane bienfaisante. Joliment emballée dans un petit sac de tissu recyclé et sérigraphié selon une technique artisanale recourant à la garance, la lampe à ghee que nous vous proposons est protégée par un nid de paille de chanvre. L’enchevêtrement des fibres qui le compose exprime les liens que nous nouerons ensemble.
 
LA DIYA OU LAMPE À GHEE
La diya, également connue sous le nom de « lampe indienne », est une lampe à huile traditionnellement utilisée en Inde, au Népal, au Bangladesh et au Pakistan. Mentionnée depuis l’époque védique, elle a d’abord pris la forme d’une coquille de noix de coco. Aujourd’hui, on la trouve fréquemment dans les maisons et elle est omniprésente dans les temples où elle constitue un élément incontournable des célébrations religieuses. Généralement façonnée dans l’argile, la diya possède un réservoir que l’on remplit de ghee (beurre clarifié – prononcer « gui »). On peut encore y brûler diverses huiles issues de la graine de moutarde, du sésame, du ricin ou autre. Un tampon de coton est placé au centre du récipient. Certaines diyas ont plusieurs brins, ce qui leur permet d’émettre davantage de lumière. La lampe à ghee est lavée à l'eau claire tous les jours, avant d'être allumée. Pour un fonctionnement optimal et durable, elle doit être exempte de tout défaut de fabrication.
 
LES SYMBOLIQUES DE LA LAMPE À GHEE
La diya est considérée comme une marque de dévotion et de respect offerte par les familles indiennes à la divinité Ganesha. Cette dernière est honorée avant toute prise d’initiative importante. Lors les Diwalis, fêtes hindoues très populaires célébrées chaque année, la lumière émise par ces lampes disposées à l’entrée des maisons évoque la victoire de la clarté sur les ténèbres. C’est toute la symbolique de l’illumination spirituelle qui est alors invoquée, celle qui mène à la connaissance puis à la sagesse et, enfin, à la pureté. Pendant les célébrations des Diwalis, les lampes restent allumées devant l’entrée principale des maisons. On n’éteint jamais la lampe. La mèche doit se consumer jusqu’au bout et la flamme disparaître d’elle-même. Ajoutons enfin que, dans la civilisation védique, le ghee a toujours été perçu, au même titre que le blé, comme l’un des trésors de la maison. La preuve en est qu’il a longtemps fait partie de la dot de la mariée.
 
LAMPE À GHEE ET MÉDECINE AYURVÉDIQUE
Le ghee constitue l’un des médicaments les plus puissants préconisés par la médecine ayurvédique. Dans chaque demeure, la diya est considérée comme gage de propreté. Entre autre, l’huile de moutarde, souvent utilisée pour son fonctionnement, possède des propriétés antibactériennes et antifongiques qui assainissent l’atmosphère. Par ailleurs, dans la pharmacopée ayurvédique, cette huile est utilisée pour traiter diverses affections, notamment les douleurs articulaires, la toux et le rhume. Par ailleurs, on recourt fréquemment au ghee pour alimenter la lampe. Or, l’ayurveda classe le ghee comme un rasayana, à savoir une substance permettant d’augmenter le prana (force vitale). Il équilibre le vata doshas, conducteur des processus du mouvement dans notre corps et notre mental, mais aussi le pitta doshas, principe gérant chaleur et métabolisme. De fait, le ghee recèle des vertus rajeunissantes dans la mesure où il favorise la régénération intensive des cellules. Ainsi, il entretient l’élasticité de la peau, nourrit le système osseux et les tissus nerveux. On l’utilise comme pommade pour soulager les douleurs articulaires. De plus, en pratiquant trataka, la fixation concentrée du regard sur la flamme d’une lampe à ghee posée à hauteur des yeux à environ 50 centimètres du visage, on favorise la méditation. Un mois de trataka régulier avant le sommeil améliore considérablement le contrôle du stress, la qualité du repos mais aussi l’acuité de la vision. Dans le cas d’insomnies persistantes, étaler un peu de ghee sur le front et les tempes est vivement conseillé. Par ailleurs, au matin, une cuillère à thé de ghee accompagnée de fruits secs augmentera vos défenses immunitaires. Enfin, contrairement à ce qu’on pourrait penser, le ghee n’est ni gras, ni lourd. Il s’agit juste de beurre dont on a extrait, après chauffage, la caséine, le lactose, l’eau et d’autres particules solides. Convenablement purifié, il se digère même mieux que toutes les huiles végétales. Ainsi, l’utilisation de la diya est considérée comme bénéfique pour la santé et le bien-être des personnes. D’un point de vue plus fondamental, la médecine ayurvédique considère le feu, donc la flamme, comme l’un des cinq éléments. Il est celui qui transmute les énergies négatives. De fait, dans le corps de la lampe, l’huile symbolise nos intentions et nos sentiments inférieurs. La mèche, pour sa part, représente l’égo. Dès lors, l’allumer en brûlant son combustible consiste à s’en remettre au Divin afin d’éclairer le chemin menant à l’élévation de notre être. Ainsi, la lampe à ghee dégage son propre champ d'énergie. Celui-ci est solaire, vecteur de détermination et de dynamisme, mais aussi lunaire, dispensant douceur et sérénité. En d’autres termes, allumer une lampe revient à allumer son âme.